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Infirmière libérale

Loi infirmière : une avancée historique et des attentes


Le 10 mars dernier, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une proposition de loi révolutionnant l’exercice infirmier en France. Ce texte, très attendu par la profession, reconnaît officiellement la consultation infirmière, autorise la prescription de certains médicaments et ouvre la voie à un accès direct aux soins dispensés par les infirmiers. Cette loi infirmière constitue une avancée majeure pour les professionnels du secteur, elle suscite aussi des débats et des frustrations.

Des changements concrets pour les infirmiers libéraux

Cette loi impacte directement le quotidien des infirmiers libéraux. Désormais, ils pourront réaliser des consultations formalisées et facturées, ce qui leur permettra de mieux valoriser leur travail. Ils pourront également prescrire certains médicaments, évitant ainsi aux patients d’attendre inutilement une ordonnance d’un médecin pour des traitements courants comme des antiseptiques ou des antalgiques légers. L’expérimentation de l’accès direct dans certains départements pourrait aussi simplifier leur rôle et renforcer leur autonomie, en leur permettant de prendre en charge directement les patients sans prescription médicale préalable. Néanmoins, les modalités d’application et la rémunération associée restent encore floues.

Une reconnaissance attendue depuis des décennies

« Cela faisait des années que la profession attendait cela ! » s’exclame Bruno Delhomme, président du Conseil régional de l’Ordre des infirmiers de Nouvelle-Aquitaine. Cette loi consacre enfin des pratiques déjà exercées sur le terrain : les infirmiers assurent souvent le premier contact avec les patients, posent des diagnostics simples et orientent vers un médecin lorsque nécessaire.

La députée Karen Erodi (LFI) a souligné lors des débats que « revaloriser la profession ne pourra pas se faire sans un travail sérieux sur la rémunération, la formation et la prise en compte de la pénibilité ». En effet, alors que les missions se multiplient, la reconnaissance financière et l’amélioration des conditions de travail restent insuffisantes.

Une avancée face à la pénurie de médecins

L’objectif principal de cette loi est de pallier la crise des déserts médicaux. Jean-Marie Fiévet, député des Deux-Sèvres et co-signataire du texte, explique : « Nous avons supprimé le numerus clausus, mais les effets ne se feront sentir qu’à partir de 2030. En attendant, il faut agir ». L’autonomisation des infirmiers dans la prise en charge de certains actes médicaux pourrait donc à terme désengorger les cabinets médicaux et les urgences.

Il est vrai qu’en milieu rural, par exemple, l’accès aux soins est souvent une épreuve pour les patients. Un rendez-vous chez un médecin peut parfois nécessiter plusieurs jours, voire semaines d’attente, retardant ainsi les traitements. Avec cette loi, la possibilité pour les infirmiers de prendre en charge directement certains patients et de prescrire certains médicaments pourrait considérablement améliorer la réactivité des soins. Cela permettrait non seulement d’éviter des passages inutiles aux urgences, déjà saturées, mais aussi d’assurer un suivi plus fluide pour les pathologies courantes. Toutefois, la réussite de cette réforme dépendra en grande partie de sa mise en œuvre concrète et des moyens qui lui seront alloués.

Des réserves et des frustrations

Malgré ce progrès, plusieurs infirmiers et syndicats estiment que la loi reste timide. « On est encore loin de la pleine reconnaissance de nos compétences », déplore Julien Pascreau du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). L’accès direct aux soins infirmiers ne sera testé que dans cinq départements et pendant trois ans, ce que certains jugent « trop restreint et trop long ».

Autre point d’achoppement : la rémunération. « Nous effectuons déjà beaucoup d’actes sans reconnaissance financière. Si ces nouvelles missions ne sont pas correctement valorisées, nous risquons de voir une désaffection croissante pour la profession », prévient Bruno Delhomme. En effet, alors que le coût de la vie augmente, les infirmiers libéraux n’ont pas vu leurs tarifs réévalués depuis 2009.

Un équilibre à trouver

Les médecins, quant à eux, expriment certaines inquiétudes. « Il est essentiel que le parcours de soins reste coordonné par un médecin, sinon nous risquons de perdre en lisibilité », prévient le Conseil national de l’Ordre des médecins. Pourtant, cette opposition semble minoritaire. « Les infirmiers ne veulent pas remplacer les médecins, mais travailler avec eux », rétorque Julien Pascreau.

Désormais, la balle est dans le camp du Sénat, qui devra se prononcer sur ce texte. Si cette loi marque une étape cruciale vers une meilleure reconnaissance de la profession infirmière, elle n’est qu’une première pierre à l’édifice. Reste à voir si des ajustements seront apportés, notamment sur la question des conditions de travail et de la rémunération, afin que cette réforme soit une vraie avancée et non un simple ajustement administratif.

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